Cantonales Dax-Nord ! 20 et 27 mars 2011
Ces jours-ci, j’ai véritablement pris conscience que trouver un suppléant lorsque l’on veut se présenter à une élection n’est pas tâche aisée ! (A dire vrai, je reconnais que solliciter quelqu’un au dernier moment a de quoi perturber.) Aussi vais-je faire un billet inhabituel !
Puisque j’ai jusqu’à 16 H ce jour, lundi 21 février, pour enregistrer ma candidature à la préfecture, je dispose d’une seule matinée… pour recruter mon alter-ego.
Le plus simple est que je vous donne dès maintenant mon programme. Il sera bien temps de vous raconter plus tard toutes les péripéties qui m’ont amenée jusque là…
Tout d’abord, je tiens à redire que pratiquer la politique de façon aussi traditionnelle que nous le faisons encore ne me plaît décidément pas ! Il nous faut salutairement évoluer dans nos réflexes par trop politiciens.
S’évertuer encore et toujours d’accuser les uns et les autres des pires actes ne me semble pas constructif et n’attire qu’un regard irrité de l’électorat. Souvent même méprisant. Jetant l’opprobre sur la politique toute entière.
Je proteste contre cette manière d’agir ! Nous ne pouvons pas continuer à nous considérer comme des ennemis sur l’unique raison que nous ne pensons pas la même chose. (Je ne parle évidemment pas de la dénonciation de faits réellement malhonnêtes.)
Pourquoi dévaloriser quelqu’un pour se valoriser soi ?! C’est parfaitement inutile et notre société n’en retirera strictement rien. C’est mathématiquement prouvé.
Il est de plus en plus évident que nous ne pouvons qu’accepter nos différences. Mais plutôt que de subir de mauvaise grâce cette cohabitation... Plutôt que de nous tolérer les uns et les autres… Je vous propose moi de nous respecter. Quelles que soient nos différences, et même nos divergences, ce qui est le cas la plupart du temps.
Et c’est très facile !
Tenez, voici une attitude exemplaire.
Samedi soir, j’assistais encore à un « after » au Casino de Dax, comme toutes les fins de soirées de ce festival « Fest-îles ». Et à chaque fois qu’il se produit, la même réflexion me vient à l’esprit : comment fait donc le directeur du conservatoire de musique de Dax pour réussir une performance aussi incroyable ?! Quelque chose que je n’ai pour l’instant vue nulle part ailleurs. Tous les musiciens -professeurs comme élèves et donc de tous âges- sont d’une simplicité inaccoutumée dans ce milieu. Malgré leur talent indéniable, tous montrent une humilité peu commune.
Depuis que je suis revenue sur Dax, je ne cesse de m’émerveiller de cette constatation. J’ai donc continué à observer Vincent Caup tout au long de cette manifestation. Et ce qu’il fait est tout simple : cet homme n’a tout bonnement pas peur de montrer son affection pour tous. Que ce soit pour ses invités, de quelque pays qu’ils viennent, pour ses musiciens, ou… pour ses auditeurs.
Un sourire accompagné d’un petit mot gentil et d’un geste tout léger sur le bras en passant près de vous, une petite question ou deux petites bises, ou encore une grande accolade... Voilà, c’est tout. Cela ne lui prend que quelques secondes ! Mais pour tous, le même souci de communiquer son enthousiasme, sa joie de vivre.
Voyez-vous une manœuvre à cela ?! Sur tant d’années, impossible ! Et son épouse, Claire, tellement talentueuse elle-aussi (je l’ai vu jouer de nombreux instruments) tout en restant aussi charmante, ne fait qu’augmenter mon admiration pour cette convivialité générale. C’est cet esprit que l’on trouve partout à Dax, aussi bien dans les autres formations musicales comme La Nèhe ou toutes les bandas et les peñas durant la feria.
C’est cela le management par la bonté : lorsque chaque personne est respectée sans aucune restriction, sans avoir aucune condition à fournir autre que sa seule présence.
En politique, comme ici dans la vie quotidienne, nous devons vivre ensemble.
J’aime beaucoup les propos de François Bayrou au sujet du débat sur l’Islam. C’est dans la laïcité* que nous trouverons le respect de chacun :
« Le camp présidentiel et l'UMP "veulent exciter" les Français "les uns contre les autres". (…) Dans cette flambée, nous allons perdre le plus précieux : l'unité du pays, l'union de ses forces. Il faut donc parler au pays un autre langage, sans concession, et lui dire, les yeux dans les yeux, ceci : Nous allons vivre ensemble! Nos enfants vivront ensemble, ils s'en sortiront ensemble, et seulement ensemble. »
* (L’association Laïcité 40 organise précisément une réunion d’information à la salle des associations de Saint-Paul-lès-Dax le 10 mars à 18H30…)
Voici donc les principaux aspects de mon programme :
1- Convaincre de la nécessité de voir les différentes sensibilités modérées cohabiter en toute égalité sur des listes municipales. Que les grandes villes imitent tout simplement la gestion des petits villages ! Se servant de la richesse des oppositions pour produire un débat loyal et représentatif de tous. Et assurer ainsi une surveillance mutuelle tout en privilégiant la bienveillance. De cette manière, la bataille pour obtenir une mairie ne sera plus jamais sanglante. Et le bien commun sera préservé.
2- Mais pour parvenir à cela, il nous faut revenir vers la responsabilité individuelle. Se réfugier derrière une pensée collective est une facilité qui n'aboutit qu'à nous piéger. Qui nous contraint à penser autre chose que nos convictions intimes. Et qui nous prive en réalité d’une vraie liberté.
Au siècle dernier, après la dernière guerre mais avant mai 68, les enfants avaient des leçons de morale, ce que nous appelons maintenant instruction civique. Le seul principe essentiel est de se dire que « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres. »
Le sentiment de la responsabilité individuelle ne s’acquiert qu’avec une bonne éducation. Cette éducation dont tout le monde parle et qui semble nous échapper peu à peu. Il suffit pourtant de mesures quelquefois élémentaires pour redonner le sens des valeurs humanistes. Mon amie Isabelle Resplendino a fait un travail remarquable sur le sujet de l’inclusion en milieu scolaire. Qui démontre clairement qu'une telle pratique est la solution d'avenir idéale.
Je tiens aussi à saluer ici l’action locale du commissariat de Dax. Une équipe de policiers spécialisés propose des interventions en milieu scolaire pour expliquer les risques encourus sur la toile : « Les dessous illégaux des réseaux sociaux »
2bis- Dans la même optique, je propose qu’un globe terrestre soit offert à chaque enfant en fin de cursus primaire. En guise de véritable diplôme. (Comme vous le voyez, l'idée de départ n'est pas de moi...) A l’issu d’un cycle où chaque enfant aura su prendre conscience de la fragilité de la terre sur laquelle il vit. Qu’il se sente citoyen du monde et responsable. Qu’il ne se considère cependant pas le centre de l’Univers, qu’il relativise sainement sa place au milieu de tous. Un cycle durant lequel il aura déjà assimilé toutes les préoccupations écologiques. Et durant lequel il se sera avant tout initié à une véritable réflexion philosophique.
3- C’est également pour permettre un meilleur développement du canton, que je demande avec grande insistance, que le canton de « Dax-Sud » se réunisse à celui de « Dax-nord ». Que pour cela, les deux villes de Dax et Saint-Paul-lès-Dax fusionnent réellement en une seule administration. Il faut profiter de la bonne entente des deux municipalités actuelles issues de la même sensibilité politique pour rassembler de façon pragmatique tous les atouts de ces deux villes jumelles. Des sœurs siamoises dont l’économie est déjà interdépendante de l’avis des acteurs économiques et sociaux ! J’en ai déjà parlé plusieurs fois et cela me semble une solution raisonnable.
Tout comme j’ai dit qu’il nous fallait impérativement créer de l’emploi avant de multiplier les surfaces commerciales. Les seules ressources thermales et touristiques ne sont pas suffisantes. Je vois deux pistes intéressantes pour notre agglomération et… nos deux cantons :
4- En priorité majeure, la création d’une grande usine industrielle. Respectant scrupuleusement les règles écologiques. J’ai pensé pour cela à un produit innovant que je voudrais voir se concrétiser. Un produit nouveau qui doit justement répondre à nos préoccupations environnementales, tout en générant de très nombreux emplois. Un produit qui nécessitera impérativement la collaboration de tous les investisseurs possibles de notre région et que je souhaite de toutes mes forces indépendants. Se réunissant sur ce projet de grande envergure quelles que soient les sensibilités politiques des uns et des autres.
5- Avec en même temps la mise en application à grande échelle d’un système de gestion pas assez utilisé en France. Il nous faut privilégier le système de la SCOP*, qui permet de rendre actionnaire chaque salarié s’il le souhaite. Sa voix étant ici à égalité avec les dirigeants, quel que soit le montant de sa part du capital. A mon avis, c’est la seule façon d’obtenir et conserver un fonctionnement responsable à long terme. Puisqu’il n’y a ainsi pratiquement aucun risque de gestion périlleuse, donc de délocalisation.
* (Extrait de Wikipédia : Une Société coopérative et participative (Scop) est, en droit français, une société commerciale, société anonyme ou société à responsabilité limitée. Soumise à l’impératif de rentabilité comme toute entreprise, elle bénéficie d’une gouvernance démocratique et d’une répartition des résultats favorisant la pérennité des emplois et du projet d’entreprise. Ses salariés-coopérateurs y sont en effet associés (ou « co-entrepreneurs ») majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital et 65 % des droits de vote. Par ailleurs, quelle que soit la quantité du capital détenu, chaque coopérateur ne dispose que d'une seule voix lors de l'assemblée générale de l'entreprise.)
6- Un autre projet me tient particulièrement à cœur depuis de nombreuses années. Il s’agit de redonner ses lettres de noblesse au travail manuel, avec le retour de l’artisanat traditionnel, principalement l’artisanat d’art de haute qualité. Pour cela, je voudrais faire venir sur le territoire de l’agglomération dacquoise et saint-pauloise une maison des Compagnons du Devoir et du Tour de France. De manière à former de jeunes compagnons apportant encore plus de savoir-faire dans toute notre région. Nous réunirons ici harmonieusement emploi et formation.
7- Pour terminer, c’est avec un regard d’enfant que j’aimerais bien voir se concrétiser moi aussi une meilleure mise en valeur de la course landaise. La course landaise est candidate au patrimoine immatériel de l’Unesco. C’est une excellente chose que de vouloir faire perdurer une tradition aussi sportive que celle-ci. Pour ma part je souhaite vivement faire inscrire nos célèbres échasses landaises !!!
Une seule matinée ?! C'est parti !
A très bientôt !
Françoise Boulanger