- —Pourquoi les arènes ?— -
Plusieurs personnes m’ont demandé la raison pour laquelle j’avais choisi les arènes de Dax comme logo de l’association « S’ASSOCIER POUR DAX ! ».
C’est très simple ! Dès mon retour dans les Landes fin 2005, je me disais qu’il était dommage de ne pas exploiter toute l’année ce grand lieu* de rassemblement.
* Le dessin stylisé des arènes a été gracieusement réalisé par ma sœur, l’artiste-peintre Anne Larose, selon mes indications : une vue en plongée et deux touches de couleur rappelant le blason de Dax. Merci à elle !
Après tout, qui sait si à l’avenir la tauromachie(1) ne sera pas l’objet de remaniement ? Si jamais la corrida venait à être interdite(2) en France, je souhaite vivement pour ma part que la course landaise soit toujours reconnue comme un sport original et identitaire de notre région. Un spectacle loyal apprécié des medias nationaux dans lequel les sauteurs ou les écarteurs ne risquent pas de se voir accusés de maltraitance envers l’animal. Le danger étant plutôt pour eux-mêmes…
Mais mon vœu le plus cher est de permettre d’organiser le plus possible de spectacles et toutes sortes d’animations -bon enfant ou plus sophistiquées- tout au long des saisons et ceci pour le plus grand nombre de personnes. Connaissez-vous un autre lieu dans le coin qui puisse contenir autant de personnes que nos arènes ?!
C’est pourquoi j’ai pensé, comme Pierrette Labadie(3) il y a quelques années, que la meilleure solution consisterait à les couvrir. A condition naturellement de ne pas en dénaturer l’aspect et que l’opération soit réversible(4) selon les besoins !
Peut-être vous souvenez-vous que je vous en avais déjà parlé sur ce blog, lors de la campagne des dernières municipales.
Ayant obtenu l’autorisation officielle du maire, le service technique m’avait envoyé dès le 31 janvier 2014 les plans(+) des arènes, dont nous venions d’ailleurs de fêter le centenaire à l’été 2013.
(+) Pour tout vous dire, je sais avoir imaginé un procédé entièrement innovant qui devrait convenir à tous. Innovation qui pourrait aboutir j’en suis convaincue à une autre industrie locale, dont d’autres bâtiments et d’autres villes pourraient profiter.
Projet dont j’ai entre autres parlé au maire il y a quelques jours. Merci à Gabriel Bellocq de m’avoir fort aimablement reçue à son cabinet, en dépit de toutes les remarques pas toujours sympathiques que j’ai pu formuler à son encontre.
Dax est une jolie ville romaine(5) que nous aimons : il est grand temps qu’elle confie la création d’emploi à la société civile. N’est-ce pas cela « faire de la politique » ?! Puisque vouloir sincèrement créer de nouvelles richesses locales, c’est démontrer notre intérêt pour la collectivité, sommes-nous obligés d’être élus pour nous exprimer et agir ? Bien sûr que non.
Nous y reviendrons dès que possible sur le forum que « S’ASSOCIER POUR DAX ! » va mettre en place d’ici quelques semaines… Chacun pourra y exprimer ses idées sous son nom : tel que je viens de le faire ici. Sans dénigrement et avec simplicité.
A Dax et autour de Dax, tout le monde aura la possibilité de contribuer à la sauvegarde et au développement de son environnement en toute confiance !
Françoise Boulanger
Citoyenne dacquoise au centre de sa ville !
(1) « La tauromachie (du grec tauros, "taureau" et makheia, "combat") est l’art d’affronter le taureau, soit lors de combats à l’issue desquels le taureau est mis à mort, soit lors de jeux, sportifs ou burlesques. Toutefois, l'emploi du mot tauromachie comme synonyme de corrida ne reflète pas la réalité des spectacles taurins qui varient selon les pratiques et les pays. D'autres pratiques tauromachiques ont acquis une forme stable, des règles codifiées et une réelle institutionnalisation. Il s'agit notamment de la course landaise, la course camarguaise en France, les toros coleados au Venezuela et en Colombie, le jaripeo au Mexique, le rodeo chileno au Chili, la course de recortadores au Portugal ou El rodeo en su salsa de Cuba qui est une forme de tauromachie alternative. L'analyse de la tauromachie "ne peut se satisfaire d'une assimilation réductrice à la corrida, qui témoigne d'une conception limitative des pratiques proprement tauromachiques (...) ainsi que des représentations du fait taurin." »
(2) « La Cour d’Appel de Paris donne raison aux associations de défense des animaux en considérant que le classement de la corrida au Patrimoine Culturel Immatériel de la France a été abrogé. La tauromachie avait été inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France en 2011. C'était une première étape, visant à classer la tauromachie au patrimoine immatériel de l'Unesco. En avril 2011, la corrida avait été inscrite à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France, provoquant un tollé parmi les défenseurs des animaux notamment. Le CRAC (comité radicalement anti-corrida) Europe et l'association Droits des Animaux avaient immédiatement attaqué cette inscription en justice, pour protester contre l'inscription d'une pratique que le Code pénal qualifie de "sévices graves et actes de cruauté envers des animaux". En première instance le 3 avril 2013, le tribunal administratif de Paris donne tort aux deux plaignants, lesquels font appel. Mais entre-temps, le Ministère de la Culture décide de supprimer toute mention de l'inscription sur ses sites officiels "en raison de l'émoi suscité par cette inscription". L'inscription n'existant plus, l'action publique s'éteint. C'est en tout cas ce qu'a considéré le tribunal, qui a conclu le 1er juin 2015 à un non lieu à statuer : "La décision d'inscription de la corrida à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France doit être regardée comme ayant été abrogée". »
(3) « Le 23 janvier, il a ainsi présenté à ses administrés l'une de ses futures colistières, Pierrette Labadie. "Une femme fidèle, loyale et franche, qui sera ma première adjointe si je suis élu", souligne l'édile. Le ralliement de cette figure du tissu associatif local, présidente du festival Paso Passion, n'en est pas moins inattendu. En 2001, Pierrette Labadie s'était en effet présentée aux élections municipales sous l'étiquette divers droite, mais... contre Jacques Forté ! "Il est temps d'en finir avec nos querelles passées et de mettre nos compétences et nos personnalités en commun, au service de Dax", estime aujourd'hui Pierrette Labadie. Quant au premier magistrat de la ville, il justifie le recours à son ancienne adversaire par une volonté d'ouverture. "Je tiens à faire appel à toutes les bonnes volontés qui ont la passion de notre ville, quelle que soit leur appartenance politique, religieuse ou culturelle", explique-t-il.
(4) Pour protéger les spectateurs du soleil, le directeur du Grand Parc du Puy du Fou a imaginé un velum semblable à ceux qu’utilisaient les Romains dans leurs arènes.
La société d’études et d’ingénierie SDEI a relevé le défi et couvert le stadium gallo-romain du Grand Parc à l’aide du logiciel Solidworks. Quand le gouverneur romain invoque Jupiter et demande la couverture des arènes, le velum se déplie en une minute au-dessus des spectateurs médusés. Ce déploiement fait partie intégrante du spectacle "Le signe du triomphe" du Grand Parc du Puy du Fou (Vendée), qui reproduit des jeux du cirque au IIIe siècle de notre ère.
Derrière l’apparente simplicité de la mise en place de ce velum qui protège les spectateurs du soleil ou de la pluie se dissimule une conception unique, très différentes des toits coulissants des stades et des terrains de tennis, ou des couvertures en toile de certains stades allemands.
Les responsables du Puy du Fou ont opté pour un système reprenant le principe des velums utilisés par les romains dans leurs arènes. Cette sorte de résurrection a demandé beaucoup de recherche, d’hypothèses et de calculs, pour aboutir à une solution simple et très proche de l’original. C’est la société d’études et d’ingénierie SDEI Ouest (50 employés) du groupe Reorev Technologie qui a mis au point et fabriqué le velum avec des partenaires. Un projet un peu fou, réalisé dans des délais très courts. "Nous travaillons avec le Puy du Fou depuis 2003, explique Bruno Fradet, gérant de SDEI Ouest. Il a fallu créer un climat de confiance pour développer un tel projet, apprendre à travailler avec cette entreprise particulière. En face de nous, nous n’avons pas d’ingénieurs, mais des gens bourrés d’idées !"
Tout commence par les travaux d’un ingénieur des Arts et Métiers passionné d’histoire, René Chambon. En analysant des reproductions découvertes à Pompéi, puis en étudiant le Colisée de Rome, il cherche à comprendre le principe des velums utilisés par les Romains. Dans le mémoire qu’il rédige, il met en évidence la présence d’un anneau central qui assure la tension de la toile et la pente de la toile vers l’intérieur de l’arène. C’est en lisant le mémoire que son auteur lui a envoyé que Laurent Albert, directeur général du Grand Parc du Puy du Fou, décide de couvrir de cette manière son stadium de 110 mètres sur 80. »
(5) Article Sud Ouest du 27/04/15 par Emma Saint-Genez, normalement réservé aux abonnés et que je me permets de retranscrire ici dans son intégralité. Merci au journal.
« L'histoire de Dax en 180 pages. C'est le challenge proposé par les Éditions Cairn à Hubert Delpont et Jean-Jacques Taillentou.
Retraité, le premier s'est installé à Dax en 2002 après avoir longtemps enseigné l'Histoire à Nérac (47). Le second vit et enseigne l'Histoire à Tarnos, et revient souvent à Dax sa ville natale, où il préside la Société de Borda.
À l'invitation de Cairn, les deux hommes se sont donc attelés avec enthousiasme à l'écriture de ce guide instructif dans la collection "Petite histoire des villes" où figuraient déjà Pau, Lourdes, Biarritz ou Arcachon. "Sur Dax, il n'existait que des travaux parcellaires. L'idée était de réaliser une synthèse dans un format que l'on peut mettre dans la poche. Notre chance a été qu'il y ait eu ces dernières années de nombreuses publications de grande qualité sur des morceaux d'histoire, que ce soit sur Max Moras, les Milliès-Lacroix ou en archéologie. Nous disposions d'un bon corpus de recherches et d'éléments neufs."
Pas si endormie
Jean-Jacques Taillentou a travaillé sur la période allant de la création d'Aquae Tarbellicae par les Romains au Ier siècle, jusqu'à la Révolution française. Hubert Delpont a pris le relais pour la partie contemporaine, du XIXe siècle à la création de l'Agglomération du Grand Dax. "Cela a été une belle expérience qui a demandé un travail de concision extrême, souligne Jean-Jacques Taillentou. Il nous a fallu faire des choix, mais aussi écrire pour un public le plus large possible."
Enrichi de focus sur les sites à voir et de citations directes de certaines sources, ce vademecum devrait en effet séduire aussi bien le visiteur débarquant en terre inconnue que le Dacquois amoureux de sa ville et désireux de mieux la connaître.
Dans sa partie, Jean-Jacques Taillentou a tenté de dépoussiérer l'image de "belle endormie" qui collait déjà à Dax du XVIe au XVIIIe siècle : "On a tendance à penser qu'elle était alors en déclin. Selon moi, c'était au contraire une ville dynamique, avec d'importantes fonctions administratives. Cela restait une ville-pont, une ville-carrefour, porte d'entrée vers l'Espagne et les Pyrénées. Une ville de pouvoir aussi avec l'évêché et le siège du présidial. Elle était la capitale judiciaire du grand sud Aquitaine.
Une capitale économique également, avec ses marchés. Jusque dans les années 50-60, c'est à Dax que se fixait le cours de la résine. Dax, c'est aussi et surtout l'Adour, son fil conducteur."
Une ville avec des atouts
Dans la période contemporaine, Hubert Delpont s'est concentré sur la « fabuleuse histoire » du thermalisme, alors que la cité s'était un peu plus ouverte sur le monde, quitte à détruire ses remparts romains. "Dax a toujours été une ville thermale. Mais au départ, le thermalisme n'était rien du tout. Je me suis demandé comment cette activité secondaire, aussi vieille que la ville, avait pu devenir une monoactivité qui allait faire de Dax la première ville thermale de France en l'espace de cinq, six générations. Aujourd'hui, je suis même étonné de voir combien Dax résiste, malgré la crise et la multiplication de ses concurrents. Mais elle a des atouts que les autres n'ont pas, dont sa boue et sa situation géographique."
Au terme de ce détour fouillé par le passé, les deux historiens sont en effet tout sauf pessimistes quant à l'avenir de la cité. "Je ne suis pas inquiet, poursuit Hubert Delpont. Dax est une ville qui bouge et conserve beaucoup d'atouts, à condition qu'elle raisonne en termes de synergie et au niveau de la CADG (Communauté d'agglomération du Grand Dax). Le thermalisme reste son bastion, et il lui faut continuer à innover. Dax, c'est aussi l'esprit festif, dont elle a fait une image de marque. Les jeux taurins sont aussi vieux qu'elle. "
Les premiers encierros dans la ville servaient en effet de test sanitaire aux bœufs des bouchers, habile prétexte à divertissement populaire. "Dax reste dynamique, et attractive, confirme Jean-Jacques Taillentou. Il y a souvent une sinistrose excessive à son propos, mais cela relève surtout du discours." »
"Petite histoire de Dax" d'Hubert Delpont et Jean-Jacques Taillentou, Éditions Cairn
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