« L’opposition, c’est la vie. »
Neuvaine n° 7 bis
La semaine qui vient de se passer comptera beaucoup pour moi. Je viens de vivre deux journées particulièrement marquantes. Tout d’abord la venue de Jean Lassalle à Dax le 25 février aux Halles ; pour une réunion publique. Puis un samedi de militantisme pas tout à fait comme les autres sur le marché de Dax...
De nouveau, j’ai pu me rendre compte comme Jean Lassalle est étonnant.
Avec le naturel qu’on lui connaît, l’accent caractérisé qui est le sien, et pour peu qu’il mette son béret, la tentation est grande de réduire cet homme à un simple berger des Pyrénées ; descendu de ses montagnes natales, tout juste bon à rassembler les quelques moutons de Panurge que nous serions nous, les démocrates du MoDem…
Eh bien je voudrais vous dire que tout ceci est faux ! D’une part, les centristes ne pensent pas tous la même chose, sinon je ne serais pas là à vous parler parfois d’opposition en interne, n’est-ce pas. D’autre part, Jean Lassalle possède un charisme, que je n’ai vu nulle part ailleurs. Une élégance, peut-être due à sa silhouette longiligne et son maintien très droit. Mais aussi et surtout à un talent d’orateur absolument indiscutable !
Epoustouflée et même émerveillée par la performance de son discours, je ne peux que m’incliner avec respect devant tant de savoir-faire. Un savoir-manier les mots, qui n’a cependant éveillé en moi aucun arrière-goût d’une quelconque manipulation. A aucun moment je n’ai eu l’impression de m’être fait abuser par des mots habilement outranciers ou une expression plus ou moins benoite.
Ayant filmé son discours du début à la fin (plus d’une heure ininterrompue, sans boire la moindre gorgée d’eau…), j’ai pu constater en le suivant dans ses déplacements tournés vers tous, comme l’attention aux autres de Jean Lassalle est bien réelle. Il n’a pas manqué de s’adresser d’abord à toutes les personnalités présentes, sans en omettre une seule : celles de sa liste avant tout, Geneviève Darrieussecq, Eric Darrière les numéros un et deux ! Les autres membres présents et parmi eux Philippe Mouhel, le président des jeunes démocrates landais et 4ème sur la liste landaise. Puis celles qui avaient déjà œuvré à Dax comme Henri Lalanne, ancien député des Landes ou Alain Pécastaing, tête de liste lors des dernières municipales de Dax. Et comme a fait malicieusement remarquer Jean Lassalle à ce dernier : « Rater de deux points la magistrature dacquoise… c’est ballot ! ». Se retournant vers Geneviève Darrieussecq, il n’a cependant pas manqué de rajouter, pratiquant l’autodérision : « J’espère que cela ne nous arrivera pas à nous… ».
Et c’est bien cela que j’aime tout particulièrement chez cet homme. Sa capacité à distiller des messages forts ; comme celui de ne pas se prendre trop au sérieux, de ne montrer aucune fatuité, tout en n’hésitant pas à brandir une réelle ambition. Ambition qui est unique : celle de réunir, rassembler tout le monde.
Voyez comme il est direct : il ne veut que gagner ! Il ne doute pas qu’il va gagner. Il en est certain ; et nous sortons d’une telle démonstration avec beaucoup d’espoir, je puis vous l’assurer !
La grande force de Jean Lassalle, sa recette gagnante, est toute simple : un mélange de bons sens, de lucidité, de pragmatisme et de rêve tout à la fois, et puis aussi de courage, de l’authenticité. Il ne fait aucune promesse irréalisable. Voilà le secret je pense ! Car avant de proposer « des jeux olympiques d’hiver » dans nos Pyrénées, vous pensez bien qu’il a largement préparé le terrain : les partenaires espagnols sont déjà sur la ligne de départ. Ou préparer « une exposition universelle », c’est tout aussi évident : la mairie de Bordeaux sera bien évidemment associée à ce projet d’une ampleur telle, qu’elle nécessitera la mobilisation de tous les acteurs concernés. Les retombées économiques, de développement durable pour toute une région, et bien au-delà, seront considérables.
Jean Lassalle a tout calculé. Il a regardé loin en arrière, s’est servi de l’expérience passée et se projette loin dans l’avenir. Mais il n’oublie pas le présent. Ses propositions sont claires, les chiffres aussi. Le programme est là. Simple et logique. Tout d’abord écouter tout le monde : dans les campagnes et dans les villes. Passer à l’action après avoir identifié et mesuré toutes les attentes. Pas avant. Il n’est pas question de tolérer la moindre guerre fratricide !
Après cette soirée, je me suis demandée comment faisait Jean Lassalle pour parvenir à mobiliser et convaincre tant de personnes autour de lui… Je crois avoir trouvé !
Mais avant de vous faire part de mon analyse, laissez-moi vous raconter la deuxième journée de cette semaine.
En fin de matinée samedi, je me suis retrouvée au marché de Dax pour y tracter. Sous la pluie une nouvelle fois… Et une nouvelle fois, j’y ai rencontré des personnes de l’opposition, puis les miens. Ceux du centre.
Je vais vous parler en particulier de la rencontre avec Bertrand Defos Du Rau*, en 3ème position sur la liste UMP des Landes. Celui qui se trouve sur la photo ci-dessous. J’ai hésité à la publier mais vous allez comprendre. Sur cette photo, vous nous voyez échanger nos tracts respectifs. Bien que nous n’ayons pas vraiment les mêmes convictions de base -tout comme je vous l’ai montré sur les photos prises il y a quinze jours- nous sommes tous capables de dialoguer, d’échanger ne serait-ce que des formules de politesse ou des propos tout à fait aimables et policés. Il ne s’agit pas de « convertir » le mécréant, le païen ou le dissident que serait celui qui ne pense pas comme nous. Il s’agit de nous enrichir de la discussion mutuelle. Car, toutes nos convictions personnelles ne sont nées que de notre propre vécu, dans la société à laquelle nous appartenons.
* (Il se trouve aussi que mon grand-père, Marcel Boulanger et le sien, Joseph Defos Du Rau, le député, étaient amis intimes et avaient fondé ensemble en 1925 un Parti politique : le Parti des Républicains Démocrates Sociaux des Landes, affilié au Parti Démocrate Populaire… Ils siégeaient tous deux au conseil municipal de Dax.)
En mettant donc une nouvelle fois une photo de l’opposition sur mon blog, je voudrais que vous compreniez que je ne trahis pas mon propre Parti ! Bien au contraire, je veux vous démontrer que le MoDem souhaite discuter, dialoguer en toute confiance avec les uns et les autres. Avec respect.
C'est-à-dire montrer qu’il y a forcément du bon dans chaque programme et nécessairement des enseignements réciproques.
Même si le nôtre est bien entendu le meilleur** !!!
Vous me direz que tous les Partis politiques sont peut-être dans la même optique... Oui, mais eux ne le disent peut-être pas !
** (J’ai lu chez Le Scriptorium, qui est l’un de mes blogs préférés, une réflexion d’une ancienne militante MoDem ou tout au moins une déçue du fonctionnement interne actuel. Elle y disait entre autre que "le MoDem est bien prétentieux." Je crois qu’elle a quelque part raison ! La particularité du Mouvement Démocrate est de vouloir le meilleur de tout. Le meilleur des hommes, le meilleur des choses. Et par conséquent, comme président… le meilleur des politiques !)
Alors, j’en viens à ma conclusion, celle qui explique beaucoup de choses. Vous verrez alors l’homme qu’est Jean Lassalle sous un nouveau jour. J’en suis quasi certaine !
C'est un grand sportif. Lui-même ancien rugbyman, l’un de ses enfants, Thibault Lassalle, fait partie de l’équipe de rugby d’Agen. Jean ne s’en vante pas et c’est tout à son honneur mais maintenant vous savez ce que le sport représente pour lui. A l’intérieur même de sa famille.
Ce qu’il aime, c’est le combat loyal et franc avant tout. Mais j’ai aussi compris que ce qui l’habite véritablement c’est sa rage de vaincre !
- « J’ai de l’or rouge dans les veines !!! » ose-t-il dire de façon imagée en parlant de sa santé. A toute épreuve. Sérieusement, je le crois. Comment pourrait-il en être autrement ?! Comment un homme peut-il raisonnablement survivre à 39 jours de jeûne ? C’est de la véritable folie !!! Non, c’est un tempérament gagnant !
Voilà pourquoi, Jean est tellement fier d’avoir sur ses listes régionales un Marouane Chamakh ou un François Gelez.
Je suis donc persuadée que Jean Lassalle considère la façon de faire de la politique, tel un entraineur d’une équipe sportive de haut niveau !
Quels procédés va-t-il employer ? Tout simplement ceux de rechercher les meilleurs joueurs ! Les meilleurs dans chaque discipline, chaque ligne, chaque poste. Il a pour eux les plus hautes ambitions. Sélectionnant soigneusement les mots les plus stimulants. Leur donnant, leur transmettant, sa propre confiance.
Ses joueurs, Jean Lassalle les aime ! Il le leur montre et surtout il le leur dit sans fausse pudeur ! Pour les rassurer et pour obtenir d’eux le meilleur de leurs tripes. Il les a captés de partout, dans les classes sociales, dans les lieux d’habitation, dans les professions. De partout, il veut rassembler !
Cet homme hors du commun est capable d’écouter, d’observer et de ne mettre en avant que le bon côté des gens. Il voit certes les failles mais il ne veut pas les dénoncer. Il pense que cela n’en vaut pas la peine.
Et s’il avait tout bonnement raison ?! Si la politique du MoDem, était essentiellement de rassembler le plus de gens possible sur un projet humaniste ? Quelles que soient leurs sensibilités politiques, du moment qu’elles sont modérées. Car réunir sur un projet humaniste, c’est vouloir une société plus juste !!!
Pour terminer, je vous mets une photo qui me semble symbolique. J’en étais toute émue lorsque je l’ai prise. Parce que je ne vous ai pas encore dit où j’avais rejoint samedi en fin de matinée l’équipe d’Eric Darrière, le second de notre liste landaise... C’était dans un café, la Guitoune (un peu de pub ne fait pas de mal !) un café des Halles de Dax.
A mon grand étonnement -mais la surprise a été fort agréable- j’ai pu constater que toute l’équipe du maire de Dax, Gabriel Bellocq, y était déjà installée et qu’Eric Darrière avait rassemblé des tables pour son équipe à lui, tout à côté ! Ce qui fait que, sur cette photo, vous apercevez bien au fond le maire, entouré des siens ; mais qu’à gauche de la photo, vous voyez également Eric entouré lui aussi d’autant de ses supporters. On ne les voit pas sur le cliché car je n’avais pas assez de recul, mais je peux vous garantir qu’ils étaient, que nous étions, très nombreux. Vous constatez donc que des concurrents électoraux sont à la fois dos à dos et cependant… côte à côte ! Chacun ayant pu échanger salutations cordiales et conversations croisées tout en s’installant.
Ce jour était aussi le dernier du festival de musique celtique de Dax, Festi-Celtique et nous avons eu droit à une véritable aubade offerte en particulier par le directeur du Conservatoire de musique de Dax, Vincent Caup, et l’un de ses professeurs de violon, Olivier Parrot.
Sans parler des discussions enflammées entre certains et certaines d’entre nous, dont je ne vous dévoilerai pas la teneur exacte. Connaissant mes prises de position, vous pouvez aisément les imaginer.
De sacrés moments, je vous le dis !
Alors pour définitivement conclure ce billet, je ne prétendrais pas détenir à moi toute seule la vérité, évidemment. Ni vous faire croire que ma vision serait la meilleure. Je m’interroge seulement sur les combats artificiels que nous nous efforçons souvent d’entamer en période électorale, sans même en déceler la cause initiale. Moi qui nous voudrais « tous amis, plutôt qu’ennemis sans raison légitime ».
Peut-être suis-je perçue comme une « allumée » par certains de mes lecteurs ou certains de ma ville. Tiens, pas plus tard qu’hier soir encore, quelqu’un a usé de ce mot à mon égard ! Je lui fais ici un petit clin d’œil facétieux.
Tout cela est un risque bien calculé, n’ayez crainte, que j’assume en m’exprimant sur mon blog sans détour. Laissez-moi donc vous citer un adepte de Platon et de Kant, le philosophe Arthur Schopenhauer :
- « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. »
Pour nous enrichir mutuellement, unissons plutôt nos différences… Vive l’opposition !
A très bientôt !
Françoise Boulanger