A l’heure du numérique, on a besoin, plus que jamais, des journalistes.
Photo prise sur la page Facebook de aqui.fr
Dans un précédent billet je vous annonçais le colloque organisé par l’équipe d’Aqui.fr le 23 septembre au Rocher de Palmer à Cenon. Pour ceux qui ne pouvaient y assister, un direct leur a été proposé. Vous trouverez l’intégralité des échanges de la journée ici.
Ce colloque m’a enchantée, tant pour la qualité des personnalités présentes que pour la richesse de la réflexion. Avec un véritable coup de cœur pour certains journalistes, en particulier Sabine Torres de dijOnscOpe, jeune femme d’une énergie rare. Finalement je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire tout simplement l’édito de Joël Aubert. Vous y découvrirez ainsi les éléments qu'il nous propose de garder à l'esprit.
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Ce ne fut pas un colloque langue de bois entre professionnels maniant l'autosatisfaction comme un bouclier. « Informations : l'effet numérique » : ce premier rendez vous d'Aqui.fr organisé par l'Association des amis d'Aqui !, les Aquinautes, participait à la fois de l'état des lieux et de l'exercice public d'explication. A cet égard, un grand merci à celles et ceux qui ont posé les questions aux éditeurs et journalistes présents sans autre précaution que la courtoisie. Aux bloggeurs et aux étudiants, aux responsables de communication et d'associations, aux citoyens curieux de mieux comprendre les enjeux d'une période de mutation accélérée.
Que retenir de ces heures très intenses où l'on a débattu avec un évident désir de pédagogie ?
1. Que la presse vit bien un moment de son histoire où internet et les outils mis à la disposition du plus grand nombre sont à la source d'une révolution.
2. Que l'information n'a sans doute jamais exigé autant de soin de la part de ceux qui la font.
3. Que par voie de conséquence le métier de journaliste requiert à la fois toujours plus de compétences et d'humilité dans un monde où chaque citoyen devient, à sa façon, un expert.
4. Que le journaliste soit habité, bien plus que l'obsession du scoop, par le désir d'enquêter au service du sens et du bon usage de la démocratie, et qu'on lui en donne les moyens, ce qui dans cette période de mutation reste aléatoire.
5. Que la gratuité de l'information sur le net peut, en effet, compromettre cette légitime ambition.
6. Que les politiques, les élus, en particulier dans notre pays, ne sont souvent pas prêts à tenir compte de l'opportunité que le numérique leur offre de recréer un lien de confiance avec l'électeur.
Les professionnels présents, avec la contribution essentielle du chercheur, en l'occurrence Jean-Marie Charon, ont témoigné de leur enthousiasme, avec assez de réalisme pour que l'on comprenne que l'édition de presse numérique nécessite une implication de tous les instants, une veille permanente. Et par dessus tout, répétons-le, une philosophie de l'action qui n'obéisse à aucune suffisance. Roland Cayrol rappelle, ici, combien, en ces temps où nous pourrions succomber à la "tyrannie de l'urgence", le journaliste doit savoir distinguer les informations, les hiérarchiser, avoir l'exigence du sens, comme l'a souligné par ailleurs Luc Paboeuf le président du Conseil Economique Social et Environnemental Régional d'Aquitaine. Une belle mission en quelque sorte à laquelle Aqui.fr entend contribuer, chaque jour davantage.
Joël Aubert
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A bientôt !
Françoise Boulanger